De nos jours, la grande majorité des chevaux domestiques n’a presque plus l’occasion d’interagir avec des congénères comme elle le ferait naturellement en liberté. Les chevaux de club en particulier sont rarement lâchés au pré (faute de terrain environnant) pour s’y rouler ou tout simplement se gratter contre un arbre. Confinés au box - ou pire - en stalle (la tête au mur dans l’ennui le plus profond), ils ne peuvent se mouvoir librement et ils finissent par perdre cet instinct d’auto guérison qu’ils avaient appris au contact de leurs mères.
 


L’augmentation du nombre de chevaux présentant des vices d’écuries ou des troubles du comportement illustre bien le caractère psychosomatique de ces pathologies liées à des conditions de vie de plus en plus aberrantes car éloignées de leur habitat naturel et de leurs instincts les plus primaires.
Rappelons ici que le cheval n’est domestiqué que depuis 5000 ans c’est-à-dire depuis environ 250 générations.
Si son aspect extérieur a considérablement évolué (variété de morphologie, de couleurs de robes et de tempéraments) au contact de l’homme, le système de base est resté inchangé avant et après domestication.
Ses appareils digestif, cardio-vasculaire, respiratoire, reproducteur, sa structure osseuse, sa dentition ou encore son organisation sociale et son mode de communication sont similaires à ceux de ses prédécesseurs sauvages ou des autres équidés sauvages (zèbres par exemple) de la planète.

Et pourtant, les processus de domestication et d’urbanisation ont considérablement transformé la vie du cheval au quotidien.
La nourriture industrielle, la litière insuffisante ou de mauvaise qualité, le toilettage poussé à l’extrême (tel que tondre l’intérieur de l’oreille du cheval au risque de le blesser…pour des raisons purement esthétiques !), les aides artificielles ou barbares (cravaches –électriques-, guêtres à clous, etc), les changements (fréquents) de propriétaires et de lieux, les épreuves contraignantes et les carrières exigeantes (pour les chevaux de sport et de courses), les contractures liées à un travail spécifique (discipline pratiquée à haut niveau)…etc. mettent à rude épreuve le capital santé de nos chevaux modernes.